1. |
Mouvement
02:52
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Mouvement
Par de là le décor des zones sinistrées
Hurle l’indifférence aux couronnes incertaines
Dans le château du vice sont morts les mécènes
En reniflant leurs miasmes aux ordres surannés
A l’ombre claustrophobe on brûle les esclaves
Qui venaient se terrer dans ces repas de fête
On inocule aux pauvres la semence de la bête
Pendant que les hérauts éjaculent leur bave
On pollue la culture des orgies de sévices
Gavant les bons notables de géopolitique
Tandis que les manants aux journées mécaniques
Plongent la gueule ouverte dans le grand artifice
Jusqu’au sursaut enfin des révolutionnaires
Balisant le désordre de leur observatoire
Bafouant la répression en guise de victoire
Ils offrent l’anarchie à la planète entière
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2. |
Turbulence
04:22
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Turbulence
Tu as peut-être à dire des phrases figé derrière ton pupitre
Tu es le pitre extasié déphasé au centre des foules
Tu te défoules dans le gaz et les odeurs de ton chapitre
Balisant l’ombre des blessés tu fonds en arme sous ta cagoule
Sûrement si on a les mêmes attentes et les mêmes mensurations
Mentions haletantes nationales
Mamelles alléchantes du mal
Si on allait même à temps chanter sur elle nos attentions
On sera mort avant de lui appartenir
Avant d’appartenir à la France à la patrie
Car la franche partie du plaisir c’est le silence unique chance des martyrs
Seule délivrance de ces idées rances
Saisi d’errance on se laisse partir pour ne plus tenir à la corde qui nous balance
Cruelle potence de nos désirs qui s’élancent et qui chavirent
Plus aucun sens plus aucune once de quintessence
Plus aucune anse à laquelle se soutenir
On s’enfonce et on s’aspire
Sous les saphirs et la violence
Dans les souffrances de la démence
Plus aucune chance de s’en sortir
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3. |
Vigile
04:29
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Vigile
Ordinaire et ordonné il manipule lui-même son quotidien dans l’espérance d’une mort facile et indolore
Insecte écorché déchiqueté étiqueté vidéo - surveillé dans sa tête caverneuse fourmille les idées qu’il n’aura jamais
Masqué fardé il ne recule derrière aucun sacrifice on l’a sacrifié depuis plusieurs générations
En une barbarie non communiquée il purifie le vide dont il est imprégné face au vide qui l’entoure il suicide les idéaux de ses contemporains et chasse les mauvais esprits
Il transforme ses doutes en eucharistie se laissant border par ses fantasmes
L’existence n’est plus un rêve mais un mobile de non-ingérence aux statuts forclos administrativement délimités
Il a honte mais ça lui plait
Contre le contrôle :
Partout le mobilier a sa raison – et l’étagère pour nos arts canapés
Contre la culture :
Faire et subir les révolutions – penser – crever – faut pas s’y fier – la liberté n’existe pas
Contre les spécialistes :
Dépasser les frontières cérébrales – combien de coups et de haine pour voir flétrir l’aversion humaine – sortir les armes et tirer au sort tirer dans la gueule de la mort – tuer la mort libérer les purges les camps disciplinaires les casernes étatiques où on fabrique dans la logique mathématique d’une politique bureaucratique l’homme atomique et amnésique académique et apathique apparatchik cataleptique catabolique catatonique catéchistique et anémique – face à l’avilissement envers et contre tout comme le meurtre fasciste et l’inceste national l’état doit être tabou
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4. |
Cadavre
03:07
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Cadavre
S’extraire du texte pour aller vers quoi
Bof c’est pas exactement ça ?
S’extraire du texte pour aller vers soi
Ça veut rien dire reprise :
S’extraire du texte pour aller où
J’en sais foutre pas grand chose !
S’extraire du texte pour regagner là
C’est pas encore là ?
S’extraire de là pourquoi
Pour je veux pas !
S’extraire pour pas
C’est presque ça :
S’extraire soi
Ça va ?
S’extraire
C’est ça ! branle-moi
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5. |
Profanez-moi
03:10
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Profanez-moi
On peut pas opérer – c’est culturel – le culte c’est ça – là où on peut pas mesurer les distances – ça s’opère pas – les constructeurs nous disent c’est trop tard – alors on arrête tout – on arrête de se croire cultivé – c’est dans la nature dans la nôtre d’écouter les architectes et les autres qui bâtissent le culte – et de croire qu’on est pas capable par nature – c’est le dégoût qu’elle nous inspire qui nous pousse à ça – c’est toujours ce qu’on a entendu et on y croit – on pourra pas aller trop loin – c’est ça qui nous coince – on sait pas ou c’est plus loin et on s’endort dans son dégoût du culte – on fait pas partie de ça – la culture s’impose et elle existe sans nous – c’est con mais c’est la culture qui veut pas suivre qui veut pas nous poursuivre qui poursuit pas nous – nous c’est pas ça c’est pas le culte nous c’est naturel on veut s’arrêter là – on est vivant ou mort mais dans tous les cas on va pas continuer – on fait nos heures – on fait nos astreintes et on est bien content – ça va pas trop loin et ça nous plait comme ça – c’est le procédé qui nous plait de pas quitter soi – même les architectes ça reste soi – y’a personne qui devient quelqu’un d’autre – on est toujours du bon côté parce que derrière on sait pas c’est quoi – on sait juste que c’est la culture et le culte ça on veut pas – on veut pas du culte pour savoir ça – on sait ça – c’est comme ça – c’est naturel de savoir ça – dans la nature on pense pas – la pensée ça n’existe pas – personne n’a pensé que ça pourrait aller ailleurs se déplacer vers porter nos états changer nos vies – c’est la nature qui dit ça – c’est les gènes les réflexes de soi – c’est les réflexes qui poussent nos vies nos violences nos errances nos langages nos amours nos envies – il faut avoir le bon réflexe – chacun doit trouver son réflexe pour aller de soi vers ailleurs – c’est soi qui détermine le réflexe et le réflexe qui détermine ce qu’on va faire de soi – c’est tous les réflexes qui font nous et ce qu’on va faire de nous – c’est la somme de nos réflexes qui va faire nous ensemble et pas la culture ou le culte ou ce qui nous a mis là – nous c’est nos réflexes et c’est tout – nous c’est tout – à chaque instant y’a rien d’autre que nous et à chaque instant ça change nous par réflexe de nous – on croit qu’on est comme ça mais ça se fait à chaque instant – on avance sans le savoir – le savoir ça n’existe pas – on sait pas on peut pas – on fait ou on défait et ça suffit bien comme ça
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6. |
Ecolobo
02:18
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Ecolobo
Que la faute aux saints taise
La vérité amère
Se déchirant les baise
Comme on baise sa mère
Et bien que nourricière
Qu’elle érige en sa thèse
L’essaim de ses prières
Enceintes du malaise
Que de l’aveugle vie
De ses piètres messies
Elle n’ait d’yeux tous puissants
Que pour voir le néant
Du vide ou du concret
Quel sera notre choix
Quand elle implosera
Au creux de nos idées
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7. |
Point zéro
04:28
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Point zéro
J’avais trouvé et j’ai perdu
Peu importe j’ai perdu la tendresse depuis que la violence et la haine m’ont été perfusées suite à un accident cérébral clinique une sorte de retour à l’ouverture du monde
De l’humanité ne me reste que les os la chair et la peau
De la naissance moribonde du nombril de chacun sortiront les cordes d’un nouvel écartèlement entre la mort et l’amour entre les vers et la prose entre nos ecchymoses
On me dit titubant je boite à peine d’un œil en clin à l’être qui m’entoure qui m’ameute et qui geint comme la meute de chagrin l’émeute me rend serein que l’urine fétide de mon autre a fait se flétrir à force de pisser à côté des arbres jamais au bon endroit où les organes restent coincés contre les racines de l’éducation sentimentale
Le cœur le foie se décomposent les poumons et les roses sans cesse en osmose fanés aux pétales rejoignant l’estomac qui rumine encore ce qu’il n’a su absorber
Plus rien à avaler ni subterfuge le tube ignifugé nie pour toujours la fin de cette histoire sans ni attribut ni épithète l’adjectif est abject l’objectif n’est plus la littérature mais l’homme
Qu’est-ce que tout ça veut dire
Nique et s’entête de la seule fièvre d’une blessure quand naît l’ivresse c’est sur sans queue ni tête
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Pour X Raisons Paris, France
né au sud de nulle part par des banlieusards d'un optimisme désespéré.
Chant | K-no
Guitare | Myriam
Guitare | Jérôme
Basse | Laurent
Batterie | Niko
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